Le 28 février 1994, il y a trente ans, en Algérie, au début de la guerre civile contre le fanatisme islamiste, Katia Bengana, jeune lycéenne de 17 ans, fut assassinée à la sortie de son lycée, à Meftah au sud-est d’Alger, parce qu’elle refusait de porter le voile, le hijab.
Au lycée, elle n’hésitait pas à afficher son opinion en faveur de la liberté des femmes, ce qui poussa les soutiens de la république islamique à lui appliquer l’étiquette de moutabarridja (terme idéologique coranique signifiant dévergondée). Elle fut menacée de mort plusieurs fois, mais eut le courage de résister aux pressions de l’islamisme politique voulant soumettre toutes les femmes à la domination masculine par l’instrument du voile.
Deux islamistes, anciens élèves de l’établissement, l’exécutèrent en pleine rue avec un fusil à canon scié alors qu’elle quittait son lycée pour rentrer chez elle.
Pour les démocrates algériens, cette jeune lycéenne, âgée de 17 ans, est devenue un symbole de la lutte pour l’émancipation des femmes et pour le rejet du contrôle du pouvoir politique par le pouvoir religieux.
Il en va de même pour les associations signataires ci-dessous pour lesquelles le principe d’égalité des femmes avec les hommes ne peut être assuré que dans le cadre d’une république laïque. C’est pourquoi les associations du Collectif laïque national associent la mémoire de Katia Bengana au combat universaliste pour l’émancipation des femmes.
Le 28 février 2024, rendons hommage à Katia Bengana.
Fait à Paris, le 16 février 2024