Naissance de la GLFF

Naissance de la première obédience exclusivement féminine

Quelques jours après la Libération, pressées de reconstituer le chantier interrompu, les maçonnes décident de prendre leur destin en main.
Le Grand Secrétariat reprend ses activités et entreprend de constituer un COMITÉ DE RECONSTRUCTION qui a la double mission de retrouver les Sœurs disséminées par la tourmente et de procéder à un examen de leur comportement pendant l’occupation.

Le Comité de reconstruction, par la voix de trois sœurs Anne Marie Gentily, Suzanne Galland et Germaine Rhéal, fait une demande officielle à la Grande Loge de France pour la réintégration de l’ensemble des loges d’adoption et la préparation de leur future organisation.
Le Convent de la Grande Loge de France pour sa part, vote, le 17 septembre 1945, L’ABROGATION DE LA CONSTITUTION DE 1906 ET DES RÈGLEMENTS GÉNÉRAUX Y AFFÉRANT. Les loges d’adoption supprimées, les sœurs, ont toute liberté pour créer une obédience féminine indépendante dont le titre proposé est :

UNION MAÇONNIQUE FÉMININE DE FRANCE

Dès le 21 octobre 1945, Anne-Marie Gentily, présidant le Convent, annonce la création de l’Union Maçonnique Féminine aux 5 Loges reconstituées : Le Libre Examen – 20 membres, La Nouvelle Jérusalem – 33 membres, Le Général Peigné -16 membres, Minerve -16 membres et Thébah – 6 membres.

Dans une allocution très émouvante où l’espoir prend le pas sur l’amertume, la Présidente déclare :  Restons dignes de toute cette martyrologie, qu’elle soit profane ou fraternelle… (faisant référence aux femmes disparues et aux morts de la guerre) : Jurons d’aller de l’avant comme ils l’ont fait et le feraient encore… Espérons en une vie longue et féconde de l’Union Maçonnique Féminine. L’année 1946 est consacrée à structurer l’obédience. La première Constitution, Des Loges d’adoption aux Loges féminines indépendantes, est rédigée cette année-là. Elle pose les principes et définit les règles de fonctionnement des Loges.
Une réflexion approfondie est également menée sur le rituel, une question à l’étude des loges y est consacrée : Le symbolisme féminin dans la Maçonnerie Écossaise.
Le premier Conseil supérieur composé de 10 femmes est élu, ainsi que la première Grande Maîtresse, Anne-Marie Gentily, qui s’exprime ainsi : Un fait est là : notre institution, pour meurtrie qu’elle soit, est constituée. Nous sommes bien faibles, puisque seul un tiers de notre organisme a renoué la chaîne d’union. Il ne dépend que de nous-mêmes de la développer, de la faire grande, forte et belle et de lui faire jouer le rôle national et international que nous ambitionnons.

La prophétie, s’est réalisée et tout va très vite : en 1948, création de la première Loge en province par des femmes, pour des femmes : Athéna à Toulouse.

C’est le 22 septembre 1952, que l’Union Maçonnique Féminine de France devient La Grande Loge Féminine de France, dont les travaux se déroulent au Rite d’Adoption. Il sera abandonné lors d’un vote de Convent en 1958 qui choisira pour l’obédience le Rite Ecossais Ancien et Accepté.