Hommage à Samuel Paty

Hommage à Samuel Paty

Il y a cinq ans, un professeur, Samuel Paty a été décapité pour avoir pleinement accompli et seulement accompli, sa mission de professeur, c’est-à-dire avoir voulu former de jeunes esprits à l’exercice difficile du libre arbitre et de son corollaire, la liberté d’expression.

Il s’inscrivait dans la lignée des enseignants porteurs des valeurs de la République qui s’attachent à conduire la réflexion des élèves pour, comme disait Jules Ferry, préparer une génération de bons citoyens.

Aujourd’hui les réseaux sociaux, propagent, sans aucune vérification, des récits approximatifs ; il se crée un monde où il y a confusion entre opinions et faits, monde dans lequel la parole des professeurs n’est plus audible et disparait au profit d’affirmations obscurantistes. Il devient impossible de faire émerger une parole juste.

Il suffit, hélas, de dérouler l’enchainement inexorable et invraisemblable des faits qui ont conduit à l’assassinat de Samuel Paty pour comprendre que demain tout peut recommencer. Parti du mensonge d’une adolescente, à propos de l’étude de caricatures de Charlie Hebdo, relayé et amplifié par un père avec pour dessein de faire passer sa loi religieuse avant la loi de la République, et le tout, encouragé par un militant islamiste, l’engrenage se met en marche, amplifié par les réseaux sociaux qui s’enflamment.

Cet attentat contre l’Ecole n’est plus aujourd’hui un cas isolé et s’inscrit malheureusement dans notre quotidien.

Nous vivons dans une période troublée qui remet en cause tout ce qui a, jusqu’à aujourd’hui, fondé la République, à commencer par la laïcité. Longtemps facteur de paix sociale, elle doit le demeurer. Nous devons nous attacher à faire respecter la liberté de conscience, cette liberté de conscience énoncée à l’article 1 de la loi de 1905 dite loi de séparation des Eglises et de l’Etat, dont nous célébrons cette année les 120 ans.

La Grande Loge Féminine de France, obédience adogmatique et libérale, a toujours promu et défendu les valeurs de la République dont l’un des piliers fondamentaux est la Laïcité.

C’est dans cet esprit que nous avons à cœur de faire vivre la mémoire des serviteurs de la République tombés en son nom. Samuel Paty, comme Dominique Bernard, étaient de ces professeurs qui voulaient que les générations apprennent à penser pour être libres. Nous ne les oublierons pas.

 

Paris, le 16 octobre 2025

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